Causerie-débat sur la cathédrale d’Evry

animée par Monseigneur Bobière

Cathédrale de la Résurrection

Maison de Dieu Maison des hommes

 

Dates à retenir :

1988 Premières esquisses pour une cathédrale à Évry

1989 Le diocèse prend le nom d’Évry – Corbeil-Essonnes

1990 Présentation du projet au pape

1991 Pose de la première pierre

1992 Début du chantier

1993 Baptême des cloches

1994 Pose des cloches et plantation des arbres

1995 Ouverture au public

1996 Inauguration (Fête Cathédrale)

1997 Dédicace (consécration) et visite du pape

FINANCEMENT

Le coût total de la construction est de 13.721.000.€, budget modeste pour un tel édifice. Cela correspond au coût de trois kilomètres d’autoroute de campagne ou d’un petit lycée.

  • Dons de l’Eglise
  • Dons de particuliers
  • Dons d’entreprises
  • Dons des collectivités publiques
  • Dons en nature (les briques ont été offertes – la protection thermique, produit américaine, a été offerte par la société américaine, ……)

CONSTRUCTION

ARCHITECTE

Mario Botta, architecte suisse, a déjà réalisé de nombreuses œuvres en Europe, au Japon, aux Etats-Unis.

Son inspiration naît des constructions byzantines et romanes d’Italie pour la sobriété des formes et l’utilisation de matériaux bruts. Cette inspiration se retrouve :

  • dans la forme choisie, le cercle, fortement symbolique
  • et, autre symbole, dans l’utilisation de la brique de Toulouse pour la communion des quatre éléments (brique faite de terre et d’eau, séchée à l’air et suite au feu).

MATERIAUX

La brique est un matériau biblique. Elle naît du travail de l’homme. Sont présents les symboles essentiels de l’Ancien Testament.

Les 800 000 briques qui habillent les murs viennent de la région de Toulouse où elles ont été réalisées artisanalement. Elles sont posées une par un selon un calepinage (dessin de l’appareillage) très savant qui s’adapte parfaitement aux formes complexes. La brique extérieure est thermique et la brique intérieure est acoustique.

Nous sommes dans un édifice circulaire, plan qui va engendrer un phénomène d’écho auquel il a fallu remédier. Ce sont des techniques appliquées depuis l‘Antiquité qui ont été reprises ici pour corriger l’acoustique. Les briques que nous voyons posées à 45°, en pointe de diamant, ne sont pas jointives, elles sont espacées. Le son s’engouffre dans les espaces et il est absorbé par un matériau placé derrière les briques. L’acoustique est remarquable.

Le recours à la brique répond au souci de Botta de relier les hommes au sol, à la terre, à l’Histoire. Ce désir prend toute son importance dans une ville nouvelle dont bon nombre d’habitants sont « déracinés ».

BATIMENT 

Sur les fondations profondes du bâtiment repose une ossature constituée d’un double cylindre de quatre mille mètres cubes de béton recouverts de 800.000 briques artisanales, la forme cylindrique empêchant la mise en place d’une véritable façade, l’architecte décida de couper le cylindre en biseau, la pente orientée vers le sud-est, plaçant le point bas du toit à dix-sept mètres du sol.

  • Toit

Le toit est percé de deux larges verrières en escalier et en arc de cercle apportant une lumière zénithale, au centre desquels se trouve une charpente métallique exprimant l’ouverture vers le ciel et dont la forme est triangulaire exprimant le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Le toit est sommé par une couronne de béton, éclairée d’or la nuit et surmonté par vingt-quatre tilleuls argentés, symbole de vie, de résurrection, des vingt-quatre heures du jour, des douze apôtres additionné des douze tribus d’Israël.  Ils sont plantés dans mille deux cents mètres cubes de terre végétale.

  • Cloches

Au nord-ouest, au-dessus d’une excroissance renfermant un escalier, se trouve un campanile soutenant cinq cloches et une croix métallique, le tout pesant trois tonnes. Ces cloches viennent d’Annecy (Paccard, fonderie de cloches depuis 1796 qui a notamment coulé en 1891 la plus grosse cloche de France, la « Savoyarde », un bourdon qui sera installé au Sacré-Cœur de Montmartre à Paris.

  • Ouvertures

Trois portails permettent d’accéder à la cathédrale, le traditionnel au sud-est, le portail de cérémonie à l’ouest, surmonté d’un pont pour l’accès au musée, et le portail de l’est, les deux derniers donnant de plain-pied dans la nef.

DESCRIPTION INTERIEURE

  • La nef occupe un cylindre de vingt-neuf mètres de diamètre, son sol est couvert de granit noir.
  • Le chœur : l’accès au choeur, derrière lequel se trouve un vitrail symbolisant un arbre, se fait par un déambulatoire  avec des marches « au pas de l’âne », larges et peu élevées, éclairé lui par douze vitraux  de douze couleurs du gris au blanc, symbolisant les douze apôtres et la progression des ténèbres vers la lumière.
  • Au centre du chœur, l’autel est en marbre blanc de Carrare,  son pied descend jusqu’au centre de la crypte où sont disposées vingt-quatre tombeaux pour les évêques du diocèse.
  • À gauche du chœur le baptistère cylindrique est lui aussi en marbre blanc,
  • A droite la cathèdre  de l’évêque est mise en valeur par une disposition particulière des briques.
  • Au fond de la nef, sous l’entrée principale au sud-est se trouve la chapelle de Jour, aussi appelée chapelle du Saint-Sacrement de forme octogonale, symbolisant les sept jours de la semaine plus celui de la Résurrection. Le sol est couvert de dalles de granit noir La chapelle est meublée d’un autel et de sièges en chêne. Elle est décorée par trois sculptures de Gérard Garoutes :

–       une Vierge à l’Enfant en fer forgé

–       un tabernacle

–       et un Christ sur une croix figurée par un cep de vigne avec l’inscription gravée « Je suis l’alpha et l’Omega », soit je suis le commencement de la fin.

MOBILIER ET DECOR

Le mobilier de la cathédrale a lui aussi été conçu par l’architecte Mario Botta et réalisé en chêne de  Bourgogne.

La nef est décorée de diverses œuvres :

  • au centre, dominant l’autel, une croix en tau d’acier noirci reçoit un Christ d’un mètre soixante-dix en bois sculpté au début du 20ème siècle en Tanzanie et ramené par un missionnaire
  •  à gauche, une Vierge Marie du XVIème siècle, provenant de Chaource domine le baptistère
  • à droite, la statue de Saint-Corbinien en bronze, œuvre de France et Hugues Siptrott. Elle est complétée par sept tapisseries racontant sa vie du début à Saint-Germain-de-Châtre, son ermitage, son sacre comme évêque par le pape Grégoire II, la protection du vin, le dressage de l’ours, le retour de sa mule volée et sa mort.

Le corps est incliné comme pour lutter contre un vent impalpable. L’ours de Corbinien est aussi célèbre que son « maître ». En effet, attaqué par un ours le saint homme réussit à le « convaincre » de l’aider. Sans doute pour le punir, les artistes l’on représenté réduit à la taille d’un petit chien à la base de la statue.

Monseigneur Herbulot la décrit ainsi : Le corps de l’apôtre est marqué par les griffures de l’ours qu’il dompta au passage des Alpes. Ainsi apparaît que la vie est le lieu de l’affrontement au mal. Elle en sort vainqueur. Sa figure est celle de l’Orant, c’est à dire celui qui prie. Son regard conduit au-delà des horizons terrestres. La crosse, le bâton pastoral qu’il presse contre son cœur vient symboliquement comme parachever son œuvre spirituelle. Corbinien respire la bonté. Corbinien respire Dieu.

  •  Le tabernacle représente quant à lui les symboles de la chrétienté, la colombe, le raisin, le pain et le poisson.

L’édifice ainsi réalisé permet la participation de mille quatre cent fidèles, avec huit cent places assises.

Encore tous nos remerciements à Monseigneur Bobière.

                                                                                                                Claudine BEAUDET

 

Les photos ci-dessous sont issues du site wikimedia commons. Le choeur de la cathédrale a été photographié par Olivier2000. Les autres photos ont été prises par Poudou99