Visite du 23 mai 2015
Départ aux environs de 8 heures par un temps incertain, traversée de la Brie (morne, morne plaine).
10 heures 30, nous voici en Picardie, terre des cathédrales (6 gothiques), également riche en demeures seigneuriales (107 châteaux dont 30 dans l’Aisne).
La proximité du confluent de la Dhuis et du Surmelin, affluent de la Marne, va donner son nom au village de Condé-en-brie. En effet, la racine du mot Condé, d’origine gauloise, signifie « confluent ».
Ce joli château était à l’origine une villa gallo-romaine. Le bienheureux Jean de Montmirail (bonjour les visiteurs) fut le premier Seigneur de Condé. Son gendre construisit en 1200 le premier château digne de ce nom. Les murs, de deux mètres d’épaisseur et les larges ouvertures permettant le tir à l’arc, témoignent de cette période.
Bien d’autres remaniements modifièrent l’aspect du château jusqu’à son acquisition par Monsieur Jean-François Leriget de la Faye, homme de lettres et diplomate au service du roi Louis XIV qui lui donna son aspect actuel.
Administrateur de la Compagnie des Indes, il voulait jouir d’une résidence « des champs » en transformant Condé à la mode du XVIIIème siècle.
Il en confia la réalisation à Servandoni, architecte du Palais Farnèse à Rome, maître du trompe-l’œil et spécialiste du décor du théâtre mobile.
Il refit les toitures et exerça son talent de trompe-l’œil sur une partie de la façade en faisant des fausses fenêtres ce qui lui donna cet aspect symétrique au goût du jour.
Nous avons été accueillis par le propriétaire actuel, Monsieur Amaury Pasté de Rochefort, qui, après nous avoir souhaité la bienvenue nous confia aux bons soins de Madame de Rochefort pour nous guider dans la visite du château.
Rez-de-chaussée : Galerie de portraits.
Sur les murs s’étale le trombinoscope des différents hôtes de ces lieux.
Présentation par notre guide de ses illustres prédécesseurs.
Nous enchaînons, direction les salles du 1er étage en empruntant l’escalier d’honneur remplacé, en son temps, pour permettre de mettre en valeur les toilettes de l’époque.
Certaines salles méritent notre attention :
Le grand salon central, consacré au théâtre et à la musique, tendu de toiles peintes à la manière des décors de théâtre et reproduisant en trompe-l’œil des statues de Girardon, exécutées pour le Parc de Versailles.
Jean-Baptiste Oudry peignit, pour un autre grand salon, quatre magnifiques tableaux représentant des retours de chasse et de pêche.
Les autres pièces ont été décorées par Watteau et ses élèves.
Dans l’atelier qui lui a été alloué, on peut voir, aujourd’hui encore des fresques peintes et repeintes qui datent de trois cents ans.
La chambre de Richelieu richement meublée où il aimait travailler au calme.
La chambre d’Olympe, ravissante personne et maîtresse de Louis XIV qu’Anne d’Autriche maria au Comte de Soissons afin de l’éloigner de la Cour. Elle était, en outre, la nièce du Cardinal de Mazarin.
Grande amie de La Fontaine, cette personne ne se contentait de jouir de son charme, elle vécut entre amour et complot.
Elle a fréquenté La Voisin, célèbre empoisonneuse.
Sa chambre s’appelle la chambre des poudres (poudre d’amour et poudre de succession) ; elle est accusée par la suite d’avoir empoisonné son époux.
Un autre salon où l’on peut voir, caché derrière un miroir installé par Oudry, un tableau peint par Watteau dont le Maître ne supportait pas la proximité.
Il est l’heure du déjeuner et nous nous dirigeons vers la salle des princesses.
Un apéritif nous est offert et nous attaquons notre repas :
- Un foie gras
- Un poulet, sauce au vin, accompagné de purée de carottes de pommes de terre rôties (racornies même, osons le dire !!!)
- Un fraisier et sa glace
Un animateur nous propose de poursuivre notre après-midi par un jeu de questions-réponses, récompensé par un ou deux jetons pour les gagnants.
Ainsi, chacun a pu faire montre de son savoir, le tout dans la bonne humeur.
L’heure du retour approchant nous faisons un tour dans le parc avant de regagner notre autocar et rejoindre Évry.
Vally PENZO
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